Les cours d’eau
L’importante biodiversité faunistique et floristique du territoire doit beaucoup à la variété des plans d’eau. À titre d’exemple, les poissons amphihalins comme les saumons, les aloses et les lamproies viennent se reproduire et déposer leurs œufs dans les affluents amont des bassins versants. En effet, le caractère torrentiel de nombreux cours d’eau profite à ces espèces migratrices vulnérables.
D’autre part, les petits mammifères comme la loutre ou le vison trouvent un refuge adapté à leurs conditions de vie autour des arbres qui longent fleuves et rivières. Les boisements des berges constituent un corridor écologique fondamental pour la survie de ces animaux piscivores et carnivores de plus en plus rares en Europe.
Mais bien d’autres espèces remarquables occupent les micro-habitats spécifiques créés par la présence de canyons ou ravins. En Soule, par exemple, on peut admirer les gorges d’Holzarte et les gorges de Kakouetta. Plus proche de la côte, en revanche, on peut se balader le long du ravin du Laxia qui abrite le ruisseau du même nom, un affluent de la Nive.
Les zones humides
Plus calmes, les eaux des zones humides marquent également le territoire du Pays basque. Les plaines alluviales constituées de fossés et canaux inondés, ici appelées barthes, témoignent de l’activité humaine qui les a façonnées, principalement l’agriculture.
Pour les oiseaux migrateurs des marais, les zones humides sont les dernières haltes de repos avant de franchir la barrière naturelle des Pyrénées. Les Barthes de la Nive et la Plaine d’Ansot, par exemple, voient le passage du phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola), une des espèces de passereaux les plus menacées d’extinction. Si ces oiseaux sont sur les listes rouges mondiale et européenne, c’est aussi en raison de la disparition des marais humides, leur habitat de prédilection. Mais la transformation du paysage due à l’urbanisation menace également des plantes désormais rares comme l’Angélique des estuaires (Angelica heterocarpa).
Les Barthes de la Nivelle, une mosaïque de milieux (marécages, fourrés, zones boisées, prairies humides, zones cultivées) sont des zones très exploitées et modifiées par les activités humaines.
Sur les pentes des monts basques, en proximité des sources ou des ruisseaux, se trouve un autre type de zone humide : la tourbière. La tourbe est une matière organique peu décomposée accumulée dans l’eau stagnante. On peut observer ces milieux très particuliers, où on découvre même des plantes carnivores comme la fameuse Drosera, notamment sur les montagnes de la Rhune, le Baigura ou encore le massif du Mondarrain-Artzamendi. Connu pour sa forêt, le massif d’Iraty abrite également une magnifique tourbière classée Espace Naturel Sensible par le Conseil Départemental.
Les « corridors écologiques » sont des réseaux d’échanges permettant aux espèces animales et végétales de circuler, de s’alimenter, de se reproduire, de se reposer... de vivre !
Il s’agit d’éléments du paysage tels que des ruisseaux, des sentiers, des haies, etc. Préserver ces lieux d’échanges contribue au maintien des écosystèmes et des services que nous rend la biodiversité (qualité des eaux, pollinisation, prévention des inondations, amélioration du cadre de vie).